Que se passe-t-il dans la tête de deux actrices avant de monter sur scène ? Approchez d’elles et vous le saurez par la magie de la technique. Alors que le trac les envahit, Alessia Manzoni et Esther Legrand font bonne figure. Et pourtant...

Dans leur loge, deux comédiennes se préparent avant une représentation d’Antigone et sont terrifiées à l’idée d’affronter le public ! Elles le disent... à elles-mêmes : grâce à un dispositif sonore original, nous avons accès à leurs voix intérieures racontant leurs angoisses et incertitudes. Quel fossé entre ce qu’elles disent tout haut et ce qu’elles pensent au fond d’elles ! Au sein de ce « théâtre dans le théâtre », chaque actrice ne joue-t-elle pas un personnage, celui de l’interprète qui n’a peur de rien ? En vérité, il n’est facile pour personne de prendre la parole en public – y compris pour celles dont c’est le métier !

Dans la pièce de Sophocle, Antigone est une héroïne courageuse, qui dit ce qu’elle pense, notamment lorsqu’elle tient tête à son oncle Créon. Dans la vraie vie, il n’est pas si facile d’énoncer ce que l’on ressent au plus profond de soi. Quand vient le silence, c’est quand la pièce peut commencer. C’est aussi lorsque l’on peut écouter, vraiment, ce que l’autre a à nous dire. Entendre les pensées intimes des comédiennes admirées pour leur assurance sur scène, c’est réaliser que les orateurs qui nous impressionnent (enseignants, acteurs, politiques, etc.) sont aussi des êtres sensibles susceptibles de douter. Tout comme nous !

Texte et mise en scène Marion Pellissier
Avec Julie Mejean et Marie Vires
Création sonore Thibault Lamy
Création lumière/scénographie Jason Razoux
Régie Jason Razoux
Administration Caroline Chavrier
Développement et coordination Anne Lemoine

Production La Raffinerie / Coproduction Théâtre Molière, Scène Nationale de Sète et le département de l’Hérault.